j'ai grandi dans ça

le rap français est submergé de faiseurs de beats mous...Les sinik, diam's, sniper ou autres fonky family nous aspergent de melodies baveuses dénuées de toute âme et ne flattant aucunement notre cerveau avide de beats assaillants...Heureusement qu'une tripotée d'artistes underground essaient de perpetuer une tradition de hiphop intelligent, créatif....Un projet du nom de "Klub des 7" ramène une boufée d'oxygène à ce hiphop français moribond...Chapeauté par Fuzati (Klub des loosers, connu pour ses délires macabres), réuni des rappeurs venus d'horrizons différents: Gerard Baste des Svinkels, le jouage (du groupe extarordinaire hustla), fredy k et cyanure d'Atk, james delleck et dj detect... Réunion au sommet pour rappeurs nostalgiques qui sortent un album du nom de klub des 7 produit entièrement par Fuzati, qui essaie de retrouver une texture très annèes 90 avec beats jazzy très proche des sons des "sages poètes de la rue" à la grande époque...Jazzy à souhait , cet album nous rappelle que le hiphop peut receler des pépites d'une grâce somptueuse en allant chercher des sonorités venues tout droit des films italiens de lucio fulci ou autre dario argento...Mention spéciale aux morceaux "j'ai grandi dans ça" par fredy k d'ATK et "à l'epoque" de fredy k et cyanure....
p.s: dans deux jours , c'est le boulevard des jeunes de casablanca avec EN GUEST / LA CAUTION ET DE LA SOUL....Un grand jour au maroc.......

uppercut!!!!

Shinya Tsukamoto est assurèment l'un des réalisateurs les plus doués de sa génération!!! Ecrire un papier sur lui est un exercice délicat, tellement son influence est importante dans le cinéma contemporain...quand on visionne les films de Fincher, aronofsky, chris cunnigham ou gaspar noé, on peut mesurer son empreinte....Son cinéma est viscéral et on le reçoit comme un uppercut en plein bide!!!! Avec lui, un" beau plan" a pris une toute autre scignification...Même le glauque devient esthetique....je vous en parle parce que je viens de revoir "Tokyo Fist" , film qu'il a réalisé en 1995 et dont il joue le rôle principal! C'est l'histoire d'un cadre moyen stressé par un quotidien bruyant dans un tokyo ressemblant plus à une gigantesque usine dégueulasse qu'à une ville acceuillante...il croise un jour dans le metro un ami d'enfance devenu boxeur. Ce dernier s'immisce dans la vie privée du salary man jusqu'à lui piquer sa femme!!!! un combat à mort s'ensuit entre les deux hommes!
Cette simplicité apparente cache une reflexion extraordinaire sur le monde aseptisé dans lequel on s'est perdu!!! C'est l'histoire d'individus qui par la violence et l'auto destruction essaie de trouver un sens à leur vie!!! Cronenberg n'est pas loin!
je ne suis jamais allé à Tokyo mais Tsukamoto nous offre une vision hardcore des sociétés modernes, high tech... Tokyo devient monstrueuse et effrayant par son hyper modernité! il nous reflète une vision pathétique de ce que nous sommes devenus... Des êtres dénués de personnalité et qui ne communiquent que par la violence!!!

papier glacé

Pendant les années 90, une multitude de clippeurs , ont fait leur apparition dans notre espace visuelle en imposant un univers MTV, passant du pire au génial...On peut citer parmi ces clippeurs chris cunningham( les plus beaux clips d'aphex twin), spike jonze, david fincher( fight club), johnatan glazer ( sexy beast, birth), marcus nispel (massacre à la trançonneuse) ou encore Mark Romanek....Sollicités par Hollywood, tous ces mecs sont passés au long metrage avec plus ou moins de bonheur... Etrangement , ils s'assagissent pour nous fournir des films etrangement calmes comme si ils voulaient prouver au monde qu'ils savent raconter une histoire et qu'ils ne sont pas que des monteurs fous... A la vision de "photo obsession" de Mark Romanek, un arrière goût d'objet inachevé nous laisse pensif face à l'immense talent de ce clipeur de génie (qui est notemment l'auteur du clip " 99 problems"de jay z)...ce film qui se veut personnel ( Mark Romanek est issu de l' ecole de la photo), raconte l'obsession d'un employé d'un labo photo qui collectionne les photos d'un couple en pleine déroute...cette reflexion sur le voyeurisme et assez superficielle notemment à cause d'une mise en scene qui a voulu restituer la froideur de la photographie pour la mettre en parallèle avec la déliquescence des rapports humains dans nos sociétés de consommation...Nous sommes tous comme Robin Williams, des employés de supermarché qui n'arrivent plus à se défaire des marques et des produits de consommation occidentaux..Dommage que le film nous donne le sentiment d'être projeté sur du papier glacé!

Catch au féminin

En sortant de ce projet de film industry, je suis avide de découvrir des petits films à petits budjets mais qui regorge d'idées visuelles et scenaristiques. Encore une fois à la souika de rabat, je découvre une petite perle de cinéma japonais déviant..." 2LDK", c'est le titre du film réalisé par Yukihiko Tsutsumi, réalisateur que je ne connaissais pas malgré mon engouement pour tout ce qui vient du pays du soleil levant...1 seul décor, 2 personnages, 1heure 10...Minimaliste au possible....c'est l'histoire de 2 colocatrices qui sont toutes les deux actrices et qui postulent pour le même rôle...ça commence par des petites méchancetés et ça finit dans un bain de sang granguinolesque....une réele claque! Il y'a une invention constante tant au niveau visuel que narratif... La simplicité du récit cache une réflexion sur la société de consommation digne de breat Easton ellis...Ces deux filles obnibulées par leur apparence et les produits de marque, n'hesitent pas à se faire les pires crasses.. derrière le masque de la beauté, se cache le monstre...Thème classique mais brillamment traité par Tsutsumi...
il faut noter que ce film est issu d'un projet s'appelant " duel project"...tsutsumi et Ryhuei kitamura, réalisateur des mythiques Versus et Azumi, ont décidé de réaliser un film chacun sur les mêmes thèmes et avec les mêmes contraintes budjetaires...un dogme japonais sur seulement deux films...les règles sont les suivantes:
1- le scénario ne doit pas contenir plus de trois personnages.
2- le film doit être tourné en sept jours avec un budget serré.
3- l'action doit se situer dans un seul et unique endroit.
4- au moins un des personnages doit mourir.
Le résultat est "2ldk" pour Tsutsumi et "Aragami" pour Kitamura...
je n'ai pas encore vu le film de kitamura mais la concurrence est rude!...Je vous retrouverais prochainement pour la suite des duels à mort ..nippons.

vielle gloire ressucitée

il y'a quelques jours ghostface killah, rappeur mythique du crew wu tang clan s'est insurgé publiquement contre le hiphop newyorkais en insultant les b boys new yorkais:"New York a perdu la couronne parce que les DJs de New York l’ont refilée à d’autres pour le fric". Discours classique en se disant que c'est une attaque de plus dans le monde agressif des mc new yorkais habitués à se genre de punchline. Petit rappel des faits: ghostface killah est un des 9 membres officiels de wu tang clan.... Comme ses collègues, il est l'auteur d'un très bon premier album solo, "ironman" en 1996, album qui fourmillait de references aux comics et à la blaxploitation. Ses albums suivants etaint plus ou moins réussis... un coup de chapeau à "supreme clientèle" son troisième album réussi avec le titre addictif "cherchez laghost", morceau que j'écoute encore en boucle...mais wu tang a péréclité et on n'attendait plus grand chose de ce squad, mis à part des declarations tapageuses comme celle citées ci dessus...odb est mort il y a un an et une page de l'histoire du hip hop s'est tournée...mais des rumeurs de collaborations entre ghostface et mf doom, génie vivant du hip hop contemporain ont éveillé ma curiosité..depuis un an , on voit ghostface fricoter avec la crème de l'underground new yorkais: danger doom, prefuse 73, el-p...on se dit qu'il y a encore de l'espoir pour ces has been de wu tang...puis le 27 mars denier est sorti le dernier album de ghostface, le sixième ou septième album , je ne sais plus...on regarde les collaborateurs et on se dit que ça doit etre interressant: mf doom, pete rock, j dilla (rest en paix), just blaze....on tend une oreille et ô surprise, une claque! Tout ce qui fesait le charme des premiers wu tang y est: son crade, references à la série b et les comics ricains, son dark, samples de musiques de films , deep soul ...mis à part 2 ou 3 ecarts de conduite avec notamment le single "back life " avec ne yo, le pouilleux..."clipse of doom", "dogs of war", " be easy" ou encore " underwater" nous remplissent de joie! que du bonheur! Retrouver ghostface en si grande forme lui donne le droit de cracher sur la soupe comme il l'a fait dernièrement!

le peril jaune

je viens de finir à l'instant "arahan" un film d'arts martiaux coréen réalisé par ryoo seung-wan. Bien sûr ce nom vous est familier, puisque le cinema coréen a pénétré tous les foyers marocains...pour vous donner un petit aperçu, ce réalisateur a débuté en tant qu'assistant réalisateur de park chan wook, le génie se cachant derrière "old boy", un des films les plus importants de la décennie!
"Arahan" est un film melant joyeusement comedie pure et film d'arts martiaux violent...une alchimie miraculeuse s'opère entre ses genres et le film nous offre des gags hérités de kitano ou du slapstick keatonien mélangés à des scenes d'action completement dingues qui ferait palir de jalousie les productions americaines...les coréens prouvent de film en film qu'ils sont à l'avant garde de la technique mais qu' ils ont aussi le culot du mélange des genres et n'hesitent pas à nous balancer des pirouettes scenaristiques improbables...qui fonctionnent!!!!! ( la preuve: le héros de ce film est un flic débile qui se transforme en artiste martial hors pair...c'est con mais on y croit!).

même les zombies sont des romantiques

En fouillant dans les bacs de la souika de rabat , je suis tombé encore une fois sur une rareté...un ovni du titre de "zombie honeymoon"... la traduction littérale: la lune de miel des zombies... on peut s'attendre à un bon gros navet...mais ô surprise, ce petit film est d'une originalité rafraîchissante. ça raconte l'histoire d'un couple fraîchement marié et qui décide de tout plaquer mais une rencontre bizarre au bord de la plage transforme le mari en zombie assoiffé de sang...sa femme fait tout pour le protéger car malgré la metamorphose de son mari en monstre sanguinnaire, son amour reste intact! une très belle histoire d'amour sur fond de tripes et de morsures en tout genre...l'originalité c'est qu'il se concentre sur l'humanité de ce couple..inhumain. David Gebroe, le méconnu réalisateur de ce film, insiste sur le rapport du couple qui dès qu'il se marie, voit sa vie se transformer en cauchemar. Une critique acerbe du mariage... mais ce qui est remarquable, c'est que le film n'est pas du tout prétentieux et n'oublie pas d'assurer le minimum syndical en termes d'effets gores... une réelle surprise pour ce film intimiste ...gore!

hostel...1 étoile

beaucoup de bruit pour rien..."the scariest american movie of the decade", c'est ce qui est ecrit sur l'affiche!...de la promo mensongère comme d'habitude...c'est l'histoire de trois touristes adeptes de tourisme sexuel et de defonces en tout genre qui se retrouvent dans une usine où des humains sont decoupés en petit morceaux par un chirurgien raté... ça a l'air exitant mais le film ne démarre qu'au bout d'une heure et les scenes gores sont très rares...les personnages sont peu attachants et la mise en scene impersonnelle...ce film produit par tarantino et réalisé par elie roth, chouchou de david lynch, est définitivement mou du genou...les critiques dityrambiques à propos de ce "hostel" pouilleux ont encore une fois été exagérées...un film faussement culte qui n'invente rien!