Froid comme l'Enfer

Il y a dans le film euopéen une certaine tradition de cinema du Nord... Un cinema froid decrivant la derive de la société occidentale où les rapports humains se resument au sexe "mou", au licenciements abusifs, aux bourgeois cupides et au racisme ordinaire....Bruno Dumont avec son "humanité , Gaspar Noé et son chef d'oeuvre "Seul contre tous" et surtout Michael Haneke et toute sa filmographie autrichienne fustigent le déshumanisme de nos contemporains occidentaux... Un jeune de 25 ans du nom de Thomas Clay vient s'ajouter à ses realisateurs de génie.. Son premier film est d'une etonnante maturité, decrivant le quotidien morne d'une petite ville anglaise avec ses chomeurs, ses ouvriers licenciés , et ses adolescents en totale perte de reperes... le realisateur choisit le parti pris de ne suivre aucun point de vue en particulier et navigue de personnages en personnages à coups de longs plans sequences impressionnants de maitrise et de montage simple...Contrairement aux realisateurs de son age; points d'effets , le filmage est en apparence simple mais cache des trésors de subtilités techniques( le chef operateur est reputé dans le milieu du cinema d'auteur européen)...il filme la violence sourde du quotidien ennuyeux de tristes anglais qui explose dans un final hard où les demons d"orange mecanique " et d"irreversible"apparaissent dans une débauche d'effets sanguinolents...Apres la vision de ce film , on a du mal à se rendormir... denuder l'etre humain à ce point et le mettre face à ses faiblesses est une denrée rare dans le cinema contemporain...le titre du film: "The great ecstasy of Robert Carmichael"....

Directed by George Bush

Pendant les années 50, on voyait à Hollywood des films de pure propagande, des films ouvertement maccarthystes, anti-rouges commes ils disaient à l'epoque .. Puis il y eut John Wayne et ses "bérets verts" à la gloire de l'Amerique militaire...Enfin sous Ronald Reagan, les "Rocky 4", les "Rambo 3" et la majorité des films de Chuck Norris( rappellez vous des "invasion U.S.A " et de la serie des "portés disparus") faisaient l'apologie d'une amerique surpuissante recroquevillée sur elle même, et faisant la nique au reste du monde....Du cinéma de propagande devenu trop naîf pour le jeune americain bouffeur de popcorn et amateur de jeu vidéo décerébré....En regardant " the marine" De John Bonito, j'ai été stupéfait par l'existance de films aussi naifs, et aussi clairement Amerikana en 2006!.. Censé être un vehicule pour le catcheur labelisé WWF, John Cena, ce film est une ode à la famille americaine bourrée de testostérone et dénuée de neurones à l'image du regard vide du catcheur incapable de la moindre emotion...ça commence en Irak, où les arabes sont des sanguinaires nés et ça se termine dans des explosions sans fin dans une jungle du sud des Etas Unis, où les noirs sont des colosses frustrés et homosexuels, les femmes sont des nymphomanes en puissance etc...le Héros doit sauver sa femme kidnappée par l'immense Robert Patrick( le méchant de TERMINATOR 2) qui cabotine à outrance et le catcheur echappe à des explosions dignes du World Trade Center...et finit par sauver sa femme dans une accumulation d'invraisemlances et cela sans la mondre egratinure... et le pire c'est que c'est bien foutu en termes de mise en scéne pure( lumière lechée, effets speciaux matrixiens, montage epileptique et pyrotechnie impressionnante) ...un objet hybride qui n'est définitivement pas en phase avec son epoque....Autant de naiveté et de sincérité fait plus rire qu'autre chose et nous rapelle que le "commando" de SCHWARZENNEGER est ce qui se fait de mieux dans le genre Actioner militaire avec un héros qui sauve le reste du monde de méchants monolitiques...

hollywood la sanguinaire

On assiste depuis quelques années un revirement des censeurs made in USA, réputés pour leur puritanisme et leur manque d'audace en ce qui concerne tout ce qui est violent, gore ou sexuel...La vague des SAW et les remakes des classiques du cinema d'horreur barré( zombie, massacre à la trançonneuse, la colline a des yeux) sont venus demontrer le contraire.. Le retour du gore sans concession est de nouveau à l'ordre du jour...On assiste à des oeuvres presques aussi déviantes que les Guinea Pigs japonais, reputés pour leur extrême violence à la limite du snuff...Saw 3 est par exemple le film le plus violent que j'ai vu depuis les "nekromantik" de Jorg BUTTGEREIT... C'est dire la violence du film même si il faut l'avouer le film est médiocre! je viens de finir à 5 heures du matin "Massacre à la trançonneuse: le commencement" qui est une préquelle du premier de Tobe hooper... Image granuleuse, camera à l'epaule, realisme du gore, violence gratuite... tout est au rendez vous...On se croirez en plein milieu des années 80 et son lot de films dégenérés...Le film reste impersonnel et il n'existe que parce que ce damné de Michael Bay( producteur du film) veut profiter du filon de la mode gore actuelle.. Mais il y a suffisemment de sincérité à la mise en scene pour saluer le travail de Jonathan Liebesman qui s'est atelé à la tâche avec le respect des fans du chef d'oeuvre original de Tobe hooper....