classik

A force de voir des films montés comme des longs clips de rap avec 100 plans par minute, on a tendance à oublier que la force d'un récit peut venir aussi par des dialogues ecrits aux ciseaux et des plans séquences où evoluent des personnages qui tiennent le spectateur par la force de leur caractérisation! POINT DE MORALE! je suis le premier consommateur de films pop corn et j'aime ça....Mais en regardant "entre le ciel et l'enfer" d'Akira Kurosawa , métrage réalisé en 1963, j'ai eu le plaisir de découvrir un film fonctionnant sur la direction d'acteurs( TOSHIRO MIFUNE Y EST PRODIGIEUX), le déplacement des personnages à l'intérieur du plan...le film commence par une histoire de kidnapping qui prend des allures de tragédie lorsque le personnage principal, un riche industriel a un dilemne monstrueux: sauver sa fortune personnelle ou payer une rançon pour sauver le fils de son chauffeur...le film devient emminement politique où se confrontent des intêrêts personnels et des questions d'ethique ( peut- on sacrifier son argent pour son chauffeur)... des questions simples qu'on a rarement l'habitude de voir dans des films de genre...Kurosawa dresse ce portrait social à travers un huis clos oppressant dans un noir et blanc superbe dans une baraque de la bourgeoisie nippone pour finir dans les bidonvilles de tokyo, une vision apocalyptique où règnent des toxicomanes qui ont plus l'allure de zombies que d'êtres vivants...
la simplicité de la mise en scène qui se réduit à l'essentiel et qui ne va jamais vers la démonstration est bluffante par sa maitrise et en devient même glaçante tellement on vit avec les personnages!
mon coup de coeur de nerd va aux lunettes du ravisseur: plus belles lunettes de l'histoire du cinéma!