ultra-violence et delire pop

Dans mon dernier periple parisien en novembre 200', je m'étais acheté un coffret dvd de bizarreries asiatiques sous le titre eloquent de "femmes fatales: sexe et cruauté au japon"...il reunit deux films: "la femme scorpion" film mythique de shunya ito, immortalisé par la sublime Meiko kaji ( la bande son a été utilisé dans le kill bill de tarantino) et le film qui nous interesse " les menottes rouges" de yukio noda...je connaissais la reputation du film comme étant un monument de la culture pop nippone...La scene d'ouverture dans un night club est à cet egard symptomatique du delire pictural dans lequel on va plonger pendant 1h 20: couleurs flashy, cadrages westerniens, influence des mangas, ultra-violence, jeu d'acteur survolté...on navigue en plein cinema d'exploitation et le seul but de cette production est d'offrir un spectacle rhytmée qui n'hesite devant aucun tabou, ni morale... les ambiances sont malsaines, le discours anarchiste( tout le monde est pourri) et les references sont bis à souhait: on est tantôt dans "la dernière maison sur la gauche", tantôt dans "pour quelques de dollars de plus", tantôt dans un polar rital à la Lenzi...certes le scenario est parfois approximatif, le personnage principal est assez inconsistant( on ne comprendra jamais les motivations de l'heroîne) mais devant une telle débauche d'energie on ne peut qu'apprécier ce spectacle halluciné...le final dantesque dans la decharge est à cet egard d'une grandiloquence sheakespirienne: tout est crade, le vent souffle très fort, le sang coule à flot et les cadreurs filment le tout dans des axes improbables frisant le génie ( on n'est pas loin du documentaire de guerre)...La pop culture a atteint son âge d'or pendant les années 70... "les menottes rouges " en est un de ses plus brillants representants!